Contactez nous si vous souhaitez témoigner (article, vidéo, photo,...);vaincrelapapillomatose@gmail.com
Forum de Maladies Rares Infos, dédié à la Papillomatose (anonyme et avec modérateur) : http://forums.maladiesraresinfo.org/papillomatose-respiratoire-recurrente-f202.html
Témoignage d’Elodie, jeune femme adulte atteinte d’une PRR depuis ses 10 ans
Apparition de la maladie :
- en CM1, j'avais 10 ans
- professeurs très humains, explication très simple, aucune remarque directe des parents d'élèves ni des élèves - pas de réelle prise en compte de la maladie par l'entourage familial éloigné (gravité de la maladie négligée, maladie et son traitement chirurgical "invisible")
Handicaps :
- voix : outil de communication (difficultés pour participer à des activités collectives, lors de sorties en milieu bruyant, pour exercer des métiers où la parole est sollicitée, remarques et moqueries quotidiennes, handicap incompris)
- virus : peur de la transmission : compagnon, amis, famille, lors d'une grossesse, lors d'expulsion de petits papillomes après toux - respiration : fonction vitale (difficultés pour les activités sportives, cigarette interdite)
- anesthésies générales chroniques : fatigue, perte de mémoire, absentéisme - peur de l'avenir : maladie évolutive, absence de traitement curatif
Séjour à l’hôpital :
- fibroscopie de contrôle : très traumatisante, stressante et douloureuse. anesthésiant local non automatique, médecin parfois peu délicat face à la récurrence de cet acte
- mode ambulatoire très long à mettre en place (pourtant très bénéfique pour le moral)
- passage de la pédiatrie au monde adulte assez compliqué (absence de cocon, perte de la liaison avec mon chirurgien, sentiment d'isolement avec les adultes)
- chronicité des opérations = mise en place d'habitudes et de petites faveurs avec l'équipe médicale !
- anesthésies générales légères la plupart du temps mais fatigantes sur le long terme - douleurs + toux 2 ou 3 jours après l'opération (sensation de brûlure, fruits ou jus de fruits irritants en post op)
Recours à des aides ou droits :
- ALD, bons de transports dès l'apparition de la maladie
- dossier MDPH : demande de reconnaissance en tant que travailleur handicapé ( RQTH) en 2011 suite à une expérience professionnelle compliquée
Milieu scolaire :
- Absences répétées à l'école (1 semaine tous les 3 mois), intensité variable de la voix
- Difficultés pour les oraux (stress) et pour les activités sportives (douleurs larynx et très peu d'endurance)
- Sentiment d'isolement (peur de la transmission pour certains élèves masculins notamment et repli sur soi en post op car absence de voix)
- Incompréhension de la maladie et du handicap par certains professeurs
Milieu professionnel :
- Minimisation de la maladie lors d'entretien professionnel, voire mensonge ! Je ne disais pas la vérité de peur de ne pas être retenue
- Absentéisme répété : pression de certains employeurs (réduction de la durée des arrêts maladie = dégradation de mon état de santé en 2011 face à la pression et fatigue), perte de salaire si dépassement du nombre de jours autorisés dans l'année
- Fatigue (opération chirurgicale, efforts constants pour parler...) On doit être aussi performant qu'un salarié lambda car la maladie redevient invisible après quelques temps dans l'entreprise
- Non aménagement du poste de travail : téléphone adapté absent et durée des appels non pris en compte
- Points positifs : titularisation sans concours dans la fonction publique, jours d'absences accordés pour visite médicale chez ORL, horaires adaptés
- Point négatif : l’égalité des chances lors d'un entretien professionnel est tout à fait fictive ! Le handicap n'est pas encore rentré dans les mœurs et fait "peur" aux futurs employeurs lors d'un entretien où nous sommes jugés à l'oral en 30 min ou moins… Ce papillomavirus aussi imprévisible et agressif qu'il soit pour chaque malade est devenu notre combat commun. Cette voix cassée, parfois chuchotée est un handicap rare et peu pris au sérieux dans la vie de tous les jours. J'entends souvent cette petite phrase "ça va, y a pire comme maladie"....
Je finirai par une note positive et véridique : NOS FAIBLESSES SONT NOS FORCES ! J'ai 32 ans, je travaille à temps plein, j'ai un conjoint depuis 11 ans et un fils adorable de 3 ans. On peut vivre avec cette maladie et être heureux. C'est un combat au quotidien qui est largement facilité depuis l'apparition de l'association. Ce sentiment d'isolement s'est largement estompé.
Témoignage de Jérôme atteint d’une PRR à l’âge adulte
Le diagnostic de la maladie a été fait en 1990, l'année de mes 37 ans. J’avais perdu ma voix, on ne m'entendait plus au téléphone. J’étais commercial d’où beaucoup de difficultés au travail pour communiquer. Mon employeur s’est montré compréhensif, et la médecine du travail très embarrassée. J’ai continué mon travail aussi longtemps que j’ai pu.
Les fibroscopies et les séances de laser CO2 sous anesthésie générale se sont enchaînées jusqu’en 2002. Puis il y a eu les injections de cidofovir dans les cordes vocales à un mois d'intervalle. J’ai retrouvé la voix mais un ton plus grave !
Chez moi, la PRR s’est peu à peu compliquée avec au final une atteinte pulmonaire. Les médecins m’ont dit que c’est vraiment très, très, rare mais là, pour moi, c’est du 100% ! Les aérosols de cidofovir se révèlent une épreuve terrible. Puis heureusement, ce sera un nouveau traitement avec un anticorps monoclonal utilisé habituellement contre le cancer. Je ne comprends pas tout mais l’important pour moi est que ce nouveau traitement ne me rend pas malade !
L’atteinte pulmonaire, cela veut dire que peu à peu vont s’installer difficultés à respirer, essoufflement constant, dyspnée permanente, quinte de toux la nuit à se faire éclater la tête, maux de tête fréquents, douleurs thoraciques, perte du sommeil réparateur, faire des efforts pour respirer et ne pas oublier de respirer, fatigue, réveils en panique par manque d'air… Mon conjoint, compréhensible au début, finit par craquer et demande à faire chambre à part par peur d’être contaminé puis ce sera le divorce. En 2007, je ne peux plus assurer mon travail, je suis mis en invalidité catégorie 2. Je me retrouve seul, isolé. Parfois je me sens comme un zombie, mais je suis toujours en vie et cela c'est le plus important !
Témoignage de Dahlia la maman de Louis
Je donnerai TOUT pour aller au BLOC à sa place…
J’ai un sentiment d’INJUSTICE… Car on ne sait même pas pourquoi Louis a ça ? Et pas nous ? Et pas un autre ?... Et pourquoi ça nous arrive à nous ? notre famille ?... On ne peut s’empêcher d’y penser souvent…
Bien sûr qu’on est joyeux au quotidien, qu’on vit avec, qu’on fait avec ! qu’on s’estime heureux de ne pas « habiter » l’Hôp X à Paris… et mieux lotis que d’autres qui doivent y aller toutes les trois semaines ! Mais on aimerait AUTANT NE RIEN AVOIR… NE PAS AVOIR CONNU CETTE PUTAIN DE MALADIE… ça reste tout de même des opérations répétées, sous ANESTHESIE GENERALE chaque fois. Ça n’est pas rien !!! il y a toujours un RISQUE… un DANGER !... Plusieurs dangers…
MAIS QUAND IL NE RESPIRE PAS BIEN, QUAND IL PEINE à L’INSPIRATION… LE BRUIT QUE CELA FAIT. JE LE CONNAIS BIEN et il m’est devenu INSUPORTABLE. JE SUIS SUSPENDUE à SA RESPIRATION… JE NE RESPIRE PLUS MOI-MÊME. Il FAUT LE VIVRE POUR LE SAVOIR. C’est TRES ANGOISSANT.
La voix de Louis est plus ou moins forte, en tout cas très fragile. Il suffit qu’il attrape un peu froid sur les cordes vocales (clim, courant d’air…) pour avoir la voix cassée, ou éteinte… Ce qui tout de suite, fait penser à un retour des papillomes et inquiète un peu…
Mais j’ai appris, moi, la maman, à ne pas trop considérer cet aspect de la maladie. La voix, c’est dommage qu’il n’en ait pas une très forte, mais on s’estime encore « contents » (pour ne pas dire ‘’heureux’’… il ne faut pas exagérer. Lol) qu’il en ait une (audible), de VOIX. Et Louis fait avec… et pourvu que ça dure…
Cependant, il est tout de même gênant et handicapant, pour un petit garçon, qui à la rentrée de petite section était aphone pendant plusieurs mois…, d’exister, de se faire comprendre, et entendre, quand il a une toute petite voix, parmi des enfants qui en général, en ont une très forte ! A l’école maternelle ou en primaire, les autres enfants s’expriment fort… pleurent fort, crient fort pour s’amuser ou s’exprimer…
Ça joue sur la personnalité de Louis, car lorsqu’il n’a pas trop de voix, il a moins envie de participer à l’oral en classe, évidemment… de lever le doigt, pour s’exprimer. Il va rester davantage en retrait (une maîtresse, bien qu’alertée de la situation et de sa maladie, a fait la remarque sur son bulletin scolaire en fin de trimestre, l’an dernier, que tout était super, Louis travaillait bien, mais qu’il ne fallait pas qu’il hésite à s’exprimer davantage à l’oral…. ( !!!) Je lui ai rappelé, par la suite, la difficulté de le faire ou d’avoir envie de le faire, pour un petit bonhomme de 4 ans… qui n’a pas une voix très forte… voire, qui n’a pas de voix du tout).
Quand sa voix est là, et plus forte, Louis est un garçon qui adore crier, PARLER, il est très, très bavard… ?? il adore CHANTER, également… Et quand il sent qu’il n’a pas la voix qui le lui permet, ça le rend triste. Mais il siffle. Il siffle très bien. Ou il fredonne à voix basse. Comme il peut.
Enfin, j’ai donc appris que c’était davantage au niveau de sa respiration qu’il fallait guetter… J’ai appris et compris (car il faut un peu de temps pour bien saisir cela…) les différents signes qui peuvent alerter sur le fait qu’il faille que je demande une nouvelle hospitalisation. ON SE DIT AUSSI QUE c’est peut-être UNE EPREUVE… Qu’un jour ça va peut-être s’arrêter… qu’on trouvera peut-être une solution, un remède, ON GARDE ESPOIR… Le moral est si important dans toutes les pathologies… Avec ses grands-parents, ON VEUT SURTOUT QUE LOUIS vive une enfance, une vie, la plus heureuse, la plus SEREINE, possible… Et qu’il NE S’ANGOISSE PAS TROP. Pour faire FACE le mieux possible. On a de la chance… LOUIS est un petit garçon courageux. EXTRA ! PLEIN DE VIE ! ET QUI ADORE LE SPORT… LA MUSIQUE… et tellement de choses encore…
Avril 2025 - Témoignage
Je suis la maman d’un adolescent de 17 ans qui vit avec la papillomatose respiratoire depuis ses premières années de vie. Il a subi plus de trente opérations, chacune différente pour l’importance du geste chirurgical mais également au niveau de la prise en charge et de sa disposition et appréhension.
Je souhaite porter un témoignage sur ce que nous avons « appris » au cours de ces expériences d’interventions répétées afin que cela puisse être utile à d’autres malades et accompagnants.
Dans les premières années, notre fils n’avait pas encore le souvenir des interventions. Le stress restait limité. Les petits rituels destinés à distraire les enfants – comme parfumer le masque d’anesthésie ou le décorer – pouvaient même sembler amusants. Mais très vite, ces objets sont devenus des signaux d’alerte pour lui. Le masque, en particulier, est devenu une source d’angoisse. Il ne supportait plus ni les odeurs chimiques, ni le contact avec cet objet qu’il associait à l’endormissement et à l’opération.
À cette époque, pour limiter le stress préopératoire des enfants, des calmants (benzodiazépines) étaient souvent administrés, sans que cela soit clairement expliqué aux parents. Lors de plusieurs interventions entre ses 2 et 4 ans, nous avons observé des réveils très compliqués : agitation, colère, irritabilité… et cela pouvait durer deux jours après l’opération.
Nous pensions que c’était normal….mais lors d’une intervention, les choses semblent mieux se passer : le réveil fut plus calme et surtout les jours suivants se passèrent sans colère et agressivité. Cette fois-là l’infirmière s’était excusée d’avoir oublié la « prémédication ». En posant des questions, nous avons découvert ce que contenait cette fameuse prémédication : de la benzodiazépine.
Cette situation nous a amené à poser plus de questions surtout aux anesthésistes lors de la visite préalable. Et dans notre quête de compréhension, nous avons eu la confirmation que chez les enfants en particulier et lors des opérations courtes, les benzodiazépines ne sont pas évacuées suffisamment rapidement et peuvent provoquer des réveils agités et des périodes d’irritabilité.
Nous avons compris l’importance de s’informer, d’anticiper, de personnaliser les soins.
En grandissant, notre fils a pu verbaliser ses ressentis. Nous avons aujourd’hui une sorte de "checklist" familiale: les questions à poser, les médicaments à éviter, les points de vigilance. Nous savons par exemple que certains antidouleurs à base de morphine lui provoquent plus d’effets secondaires que la douleur elle-même (nausées et vomissements répétés). Toutes nos remarques sont notées dans son dossier et j’en vérifie la prise en compte le jour de l’opération, avec le personnel présent.
Aujourd’hui notre fils a appris des techniques de relaxation pour contrôler son stress avant les opérations et il sait communiquer ses besoins en salle de réveil malgré son état mi-réveillé et ses larmes systématiques.
À tous les parents qui, comme nous, doivent accompagner leur enfant dans un parcours médical complexe, je voudrais dire ceci : Écoutez votre enfant. Posez des questions. Faites équipe avec les soignants.
Les opérations ne sont jamais anodines mais en réduisant autant que possible le stress qu’elles engendrent, on limite aussi leurs conséquences, physiques comme
psychologiques.
Aujourd’hui, notre fils vit toujours avec cette maladie. Il continue d’être opéré. Mais il est acteur de ses soins, il est écouté, respecté, accompagné. Et surtout, nous avons confiance en l’avenir, car la recherche progresse et les pratiques évoluent.
Novembre 2024 : PODCAST D'UN TEMOIGNAGE DE PARENT
Florent Poletto , papa de Maloë atteinte de PRR a été interviewé par Pierre-Antony Epinette pour Radio 4 (diffusée dans le Lot-et-Garonne et la Dordogne
Avril 2022 : PODCAST SUR LA PAPILLOMATOSE
"Mots de têtes" - les podcasts de la Filière TÊTECOU
Le numéro #1 est sur La papillomatose respiratoire récurrente !
"Bonjour
Je suis atteinte de la papillomatose laryngée depuis 1986 alors âgée à l’époque d’à peine 6 ans. Ce fût une très grande émotion pour mes parents qui n’avaient jamais entendu parlé de cette maladie (il est vrai qu’en 1986 il n’y avait pas autant d’outils de communication pour trouver des info ou témoignages).
Lorsque mon père demanda au docteur ce qu’ils m’avaient trouvé celui-ci lui répondit d’un ton sec « et bien monsieur votre fille a chopé une belle merde ! »
Je ne sais pas ce qui a traversé l’esprit de mes parents à ce moment précis (va-t-elle mourir ? est-ce si grave que ça ? que devons ou pouvons nous faire ?) je ne saurai jamais !
En tout cas moi je me sentais devenir différente des autres petites filles et même des autres enfants !
Je passai une grande partie de mon temps à l’hôpital entre consultation sous anesthésie générale et hospitalisation pour intervention au laser à répétition !
Je sais juste qu’à cette époque à chaque retour en classe j’avais le droit de passer toutes mes récréations avec les maîtresses (non pas parce que j’étais puni mais parce que je ne devais pas parler et oui repos vocal oblige) sauf qu’en CP il est difficile d’apprendre à lire à voix haute quand un repos vocal nous oblige à être seulement spectateur des autres avec en seule réponse possible un sourire ou un hochement de tête.
Et puis au fur et à mesure le temps a passé j’ai appris à vivre avec ces inconvénients, MES inconvénients puis l’adolescence montrant le bout de son nez la rébellion des 12-13 ans obligeait mes parents à se dire et si pour une fois nous lui faisions confiance et la laissions gérer elle seule sa maladie ?
Pourquoi pas ? maintenant qu’elle grandie elle comprend que c’est pour son bien ! ERREUR un ras le bol des consultations, des docteurs, des infirmières (pourtant tous si gentils avec moi), des piqures (prémédication + anesthésie), des salles de bloc, de réveil enfin un ras le bol de tout même de cette voix qui me rendait de plus en plus maigre, de plus en plus essoufflée.
Et puis à 14 ans avec mes 22 kg toute mouillée je crachai une papillomatose une chose si bizarre que mon frère de 3 ans mon ainé me demanda de le conserver pour le montrer à notre maman.
Direction le médecin de famille verdict consultation en urgence me voilà repartie revoir cette équipe en ORL que je ne voulais plus voir tant ils étaient devenu trop présents dans ma vie d’enfant.
Opération organisée 95% de la trachée obstruée par la papillomatose !!! que faire ? intuber ? trachéotomiser ?
Les 2 anesthésistes qui me suivaient à cette époque là présents tous les 2 lors de la chirurgie se sont entendus avec mon chirurgien ORL intubation afin d’éviter la trachéotomie celle-ci serait réaliser en cas de force majeure pendant l’intervention.
Ouf au réveil RAS !! pas de tuyau pas de trou ! mais une seconde opération m’attendait un mois après afin d’enlever toutes les touffes de papillomatose se trouvant sur la 2ème corde vocale.
En 2 mois j’ai repris 10kg
Il m’a fallu cette limite physique et chirurgicale ce fil rouge pour prendre conscience qu’à 14 ans il est encore tant de vivre et pendant longtemps si la maladie le veut bien.
Malgré plusieurs laser toutes tentatives de traitement (auto-vaccin, interféron et cidofovir) cette papillomatose reste en moi !
J’ai rencontré plusieurs petits copains mais j’ai rencontré l’homme qui deviendra mon mari à l’âge de 30 ans acceptant ma voix sans rien me demandé à notre rencontre me laissant le soin de lui raconter mon combat quand j’en ressentais le besoin, l’envie (encore aujourd’hui je lui raconte des anecdotes qu’il n’a jamais entendu) nous nous sommes mariés après 2 ans et demi de vie commune et nous avons une petite fille de 3 ans et demi en pleine forme, la joie de vivre et avec une maman dont la voix est rauque, faible et qui ne crie pas trop fort ! (à sa grande joie !)
Au fur et à mesure des mes consultations et interventions je m’aperçois qu’après une période de stress ou de contrariété très importante la papillomatose refait surfasse, est-elle en moi comme un herpès sur la lèvre d’un autre ?
J’ai débuté des séances avec une orthophoniste qui fait des manipulations laryngées et me détend très bien mon larynx ce qui m’a permis d’apprendre à l’écouter lui et tout le système ORL.
Je commence à vouloir faire le nécessaire pour pouvoir gérer mon stress, mes contrariétés.
Mais j’ai réussi au fil des années à faire de cette maladie une force : OUI c’est ma voix, OUI c’est elle qui fait de moi ce que je suis et qui je suis et OUI c’est elle qui me rend forte un peu plus chaque jour face aux critiques des personnes que l’on ne croise qu’une fois dans sa vie.
Il faut juste savoir que nous ne sommes pas seul ! on doit se battre tous les jours et surtout faire connaître notre maladie autour de nous pour que d’autres osent en parler.
Parce qu’ENSEMBLE nous sommes et seront toujours PLUS FORT !!!!!!"
Laurence - 37 ans - Haute-Garonne - 2018
Une maman d'une enfant atteinte par la papillomatose
À peine 18 mois, un body et une couche, nous voilà parties toutes les deux pour une épreuve qui ne cessera pas... pas pour l'instant ..
5 ans de ma maladie pour ma fille du même âge... 4 ans depuis le diagnostic et des interventions chirurgicales qui s'enchaînent : 2 la première année et 38 en 3 ans ...
Ma fille a été diagnostiquée atteinte d'une papillomatose laryngée en 2013.
Depuis sa naissance, je passais pour une mère hypocondriaque par procuration. Or, je leur avais bien dit que quelque chose clochait, je leur avais bien dit aussi qu'elle faisait du bruit en respirant
et je leur disais qu'elle s'essoufflait vite.
1er diagnostic après avoir insisté pendant 1 an 1/2 pour un rdv avec un orl : un polype, rien qu'un petit polype très classique comme bcp de gens ont.
J'ai raison, il y a bien quelque chose ! Mais je me suis inquiété pour rien apparemment, on me rassure, me dit qu'elle se fera opérer dans quelques années si ca la gêne mais qu'il n'y a pas du tout
d'urgence comme je tend à le croire.
3 semaines plus tard : grosse détresse respiratoire, opération en urgence. Personnel hospitalier pas très sympa car pour eux, j'ai laissé mon enfant s'étouffer depuis des mois sans rien faire... un séjour horrible, des souvenirs douloureux, le début de la galère...
:Depuis, l'hôpital est notre seconde maison, on y a nos connaissances, le personnel est devenu super sympa avec nous, ma fille est VIP, on arrive à négocier des choses que les autres parents de passage n'auront pas. On nous dit qu'on a des privilèges. Mais pour quelles raisons ?!? Parce qu'elle est malade ?!?
Je ne me sens pas privilégiée... et encore moins ma fille; on est carrément loin des privilèges de la vie !
Chaque jour on avance, on croise les doigts en attendant et espérant une rémission du plus profond de notre coeur.
Alors oui, il n'y a pas de contre indication dans la vie courante.
Oui, elle va a l'école et a des loisirs.
Et oui c'est une maladie invisible.
Mais oui elle va au bloc chaque mois,
oui elle est perfusée sans cesse et revient avec des trous partout dans les bras, les mains, les chevilles et même les tempes car à force de la perfuser, les veines ne tiennent plus.
Oui, elle ne peut pas faire autant d'activités que ses camarades car elle s'essouffle vite.
Oui elle a un stress qu'aucun enfant ne devrait subir
Oui les gens (à 99% des adultes que je ne connais même pas) font des réflexions sur sa voix ou me font des réflexions car pensent à une grosse angine et pensent que ça ne me dérange pas de la mettre
quand même à l'école, ou d'aller se promener, aller faire des courses, etc.
Oui à 5 ans, elle se pose des questions sur son avenir alors que chaque enfant de son âge ne devrait pas voir plus loin que le bout de son nez et ne pas penser à quand elle va mourir, ne pas penser qu'elle ne pourra pas être une maman elle aussi car hospitalisée trop souvent... Aucun enfant ne devrait avoir peur de l'avenir, et en tant que maman, ça me brise le coeur chaque jour un peu plus...
Sa maladie est invisible mais audible à cause de sa voix rauque et/ou cassée, à cause des bruits qu'elle fait quand elle respire.
Mais NON vous ne me comprenez pas sous prétexte que votre enfant a été hospitalisé 1 ou 2 voire 3 fois pour telle ou telle raison.
Et Non ce n'est pas "rien"!
L'entourage ne se rend pas compte du poids de ces hospitalisations pour elle, pour sa petite sœur et pour notre famille. Comme pour presque tout : on A conscience mais quand on le vit, on en PREND conscience.
Je pense à tous les malades que je connais et que je ne connais pas, j'ai une pensée particulièrement chaleureuse aux familles qui ont perdu un de leurs membres à cause de la maladie et à celles qui en ont vu un en rémission.
Merci à l'équipe de Vaincre la Papillomatose - Vaincre PRR d'être là pour nous soutenir, nous aider, répondre
à nos questions et nous donner de l'espoir chaque jour qui passe.
Grace à vous, on se sent fort, on redouble d'effort pour y croire et elle vaincra la maladie. Vos efforts ne sont pas vains !!
"Ensemble, nous sommes plus forts "
Une maman, juillet 2017
|